La poésie du signe
Les oeuvres de Ali Foudili nous plongent de façon évidente dans ce que nous pensons appartenir au patrimoine culturel algérien.
Elles respirent une certaine nostalgie, ou, plus exactement, le constat de cette lente et permanente érosion due au temps. Invitation à cette poésie de l'objet usé, retravaillé selon les caprices de l'histoire, avec ce que cela comporte de surprenante mutation et d'interrogations...
Ces oeuvres, elles sont minutieusement emplies de quantité de détails empruntant aux signes, à la calligraphie, à l'artisanat, à la géométrie... tout ceci mêlé, entremêlé, utilisant largement les techniques mixtes ; avec la minutie et la patience de l'archéologue.
Le propos se veut calme et discret, sans éclat, sans tonitruante.
Il s'agit d'une collecte de traces, de vestiges, de "désenfouissements" hors de terres chaudes et sombres, illuminées seulement ici par une fine ligne graphique tracée sur fond bleuté, là par un fin quadrillage blanc sur bleu couvrant un fond délavé (Archéologie en bleu) ou (série Jazz), par exemple.
Ainsi nous faut-il aller au même rythme, prendre notre temps, pour pénétrer dans le monde de FOUDILI, comme en entre en poésie.
De fait, en dépit des apparences, de tout ce que nous avons pu en dire, il s'agit bien de créations, et l'écriture elle-même n'a pas d'autre signification que celle indéchiffrable mais chargée d'émotion inventée par l'artiste, celle venue dans le mouvement même de l'intuition, de la pensée et de la main...
C'est bien de création contemporaine et de poésie dont il s'agit.
Robert FAJOU
Galerie OVADIA
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